Après la destruction de son consulat à Damas, le 1er avril dernier, l’Iran ne peut que réagir contre Israël. Quel sera la nature des représailles iraniennes ? L’Iran ne souhaite pas une confrontation directe contre l’Etat hébreux pour l’instant certes (voir mon intervention pour I24News). Mais il faut être conscient de l’objectif ultime de la République islamique dans cette confrontation : la destruction d’Israël, comme je l’explique dans « Les leçons de la crise syrienne ».
« Le discours anti-israélien est partagé par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, un fervent défenseur de la cause palestinienne, comme l’atteste le foulard palestinien qu’il arbore en permanence. En outre, Ali Khamenei est un grand admirateur de l’égyptien Sayyid Qutb, l’idéologue sunnite du jihadisme, dont il a traduit en perse les ouvrages, tel que Notre combat contre les Juifs. Les déclarations d’Ali Khamenei sur Israël sont sans ambiguïté : « une tumeur cancéreuse maligne qui doit être enlevée et éradiquée ». Il justifie ses propos par le fait que l’État hébreu serait à la fois, le représentant de l’impérialisme et l’ennemi de l’islam. Il est donc du devoir de l’Iran de lutter contre lui jusqu’à sa destruction. Cela implique de construire un axe territorial vers l’ouest afin de supporter les forces anti-israéliennes (le Hamas, le Hezbollah et le régime syrien) et de participer directement au combat. Grâce au Hezbollah, au sud du Liban, et à la reconquête de la province de Deraa, durant le printemps 2018, la République islamique possède désormais le monopole de la confrontation avec Israël. Il soutient le Hamas à Gaza et rappelle à toute occasion sa solidarité avec les Palestiniens. » (Fabrice Balanche, Les leçons de la crise syrienne, Paris, Odile Jacob, 2024, p. 214)